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Covid-19/Transport routier : appel au droit de retrait

Transport - Commission, Logistique, Informations professionnelles, Route
28/03/2020

Les trois principaux syndicats de salariés du transport routier de marchandises constatent que les conditions de travail des salariés sur la route ou en entrepôts manquent toujours de « sécurité sanitaire ». Elles "demandent" aux concernés d’exercer leur droit de retrait à partir du lundi 30 mars 2020.
Dans un communiqué commun diffusé le samedi 28 mars 2020, la principale centrale syndicale du transport routier français, la FGTE-CFDT branche Route, mais aussi la FGT CFTC et FO UNCP appellent les salariés -conducteurs et personnel des entrepôts logistiques- travaillant pendant la crise sanitaire actuelle à « se mettre individuellement en droit de retrait » à partir du lundi 30 mars.

Dès la première semaine de confinement, FO Transports et la CGT avaient poussé un cri d’alarme auprès du gouvernement et des fédérations d'employeurs, attirant leur attention sur la détérioration préoccupante des conditions de travail des salariés continuant à travailler, qui sur la route, qui en entrepôt. Dix jours plus tard et après la publication d'un arrêté et d'un décret pour tenter d'améliorer le sort sanitaire du personnel roulant, la CFDT -bien silencieuse jusqu’alors- se joint aux deux fédérations pour dénoncer la faiblesse des moyens mis en œuvre par les divers intervenants de la chaîne. Si, comme ailleurs, les masques continuent de manquer cruellement, les besoins plus spécifiques de personnels nomades ne sont plus assurés: l’accès aux toilettes et aux douches n’est toujours pas possible pour tous, les points de restauration ouverts ne sont pas répartis sur tout l'Hexagone et les clients continuent à ne pas tous se comporter avec le respect dû au personnel des prestataires « Route ». Pour améliorer le sort de ces derniers, les syndicats disent avoir réclamé, sans avoir été entendus, l’interdiction des transports non essentiels à l’économie, la réquisition des aires de repos, des stations-services et autres centres routiers comme la fin de la pratique consistant à échanger les remorques aux frontières pour les transports internationaux.

Leur communiqué rejoint les prises de position très récentes de plusieurs syndicats présents sur les principaux sites logistiques français du e-commerce. La CGT, la CFDT et SUD appellent à la fermeture de certains entrepôts, ces derniers ne traitant que peu de produits prioritaires. Après le décès d’un intérimaire en mission dans le hub de FedEx implanté à l’aéroport de CDG, la CGT Intérim avait réclamé « l’arrêt de toutes les missions ne répondant pas aux besoins essentiels de la population » tandis que SUD, premier syndicat présent chez Amazon, menaçait de « saisir le juge judiciaire pour ordonner la fermeture des entrepôts sous astreinte, si le gouvernement ne bouge pas ». Dans le même temps, le patron d’Amazon Europe, Roy Perticucci, et la directrice du site de Saran (45), Ana Fernandez, ont démissionné, la direction de l’enseigne affirmant que ces départs n’ont rien à voir avec la crise sanitaire actuelle. 
Source : Actualités du droit